La récente flambée du prix du sucre, un exemple concret de désagrément, a mis en lumière la vulnérabilité de notre système alimentaire et agricole. Les consommateurs, déjà confrontés à l'inflation galopante et à la perte de pouvoir d'achat, ont vu un produit de base augmenter considérablement. Simultanément, certains producteurs de sucre, malgré cette hausse des prix de vente, peinent à couvrir leurs coûts en raison de facteurs exogènes tels que l'augmentation du prix des engrais et les réglementations environnementales plus strictes. Cette situation illustre parfaitement la complexité des défis auxquels sont confrontés tant les producteurs que les consommateurs dans un contexte économique globalisé et soumis à de multiples pressions, accentuant les désagréments pour tous les acteurs de la chaîne.
Aujourd'hui, plus que jamais, l'interdépendance entre ceux qui produisent, notamment dans le secteur agricole, et ceux qui consomment est manifeste. Les aléas climatiques extrêmes, les crises géopolitiques, les évolutions réglementaires souvent contraignantes, et les transformations profondes des modes de consommation impactent directement la chaîne de valeur, créant des tensions et des déséquilibres qui se traduisent par des désagréments pour tous. Ces désagréments peuvent prendre la forme de pénuries de produits de base, d'augmentation des prix, de baisse de la qualité, ou encore d'impacts environnementaux négatifs.
Panorama des désagréments : identifier les causes et les conséquences
Cette section vise à dresser un tableau complet des désagréments rencontrés par les producteurs agricoles et les consommateurs, en analysant leurs causes profondes et leurs conséquences directes sur leur quotidien. Il est crucial de comprendre la nature de ces problèmes, qu'il s'agisse de fluctuations des prix agricoles ou de difficultés d'approvisionnement, pour pouvoir envisager des solutions adaptées et efficaces, favorisant une approche globale et durable pour lutter contre ces nuisibles économiques.
Désagréments vécus par les producteurs agricoles
Les producteurs agricoles, qu'ils soient agriculteurs, éleveurs, ou artisans transformateurs, sont confrontés à une multitude de défis qui menacent leur rentabilité, leur pérennité, et leur bien-être. Ces désagréments peuvent être liés à des facteurs internes à l'entreprise agricole, tels qu'une mauvaise gestion des coûts, ou à des éléments extérieurs sur lesquels ils ont peu de contrôle, comme les aléas climatiques ou les fluctuations des marchés agricoles. L'analyse de ces facteurs est essentielle pour identifier les leviers d'action permettant aux producteurs de mieux faire face aux aléas et de minimiser les désagréments.
Causes endogènes
Certains désagréments rencontrés par les producteurs agricoles sont imputables à des facteurs internes à leur entreprise. Une gestion des coûts de production inoptimale, par exemple, peut rendre l'entreprise vulnérable aux fluctuations des prix des matières premières, notamment des engrais et des produits phytosanitaires. Un manque d'innovation et d'adaptation aux nouvelles demandes des consommateurs, qui recherchent de plus en plus des produits locaux, biologiques, et respectueux de l'environnement, peut également entraîner une perte de parts de marché et une baisse des revenus. Enfin, une faible diversification des produits et des marchés peut accentuer la dépendance à un seul canal de distribution et augmenter le risque de pertes en cas de crise, comme lors de la fermeture des restaurants pendant la pandémie de COVID-19.
- Mauvaise gestion des coûts de production, notamment des intrants agricoles.
- Manque d'innovation et d'adaptation aux nouvelles demandes des consommateurs pour des produits durables.
- Faible diversification des produits et des marchés, augmentant la vulnérabilité aux crises.
Causes exogènes
Les producteurs agricoles sont également confrontés à de nombreux facteurs externes qui échappent à leur contrôle direct et qui génèrent des désagréments importants. L'inflation, les récessions économiques, les fluctuations des taux de change, et les crises financières peuvent impacter significativement leurs revenus et leur rentabilité. Par exemple, une dévaluation de l'euro peut rendre les exportations agricoles plus compétitives, mais aussi augmenter le coût des importations d'intrants. Les réglementations environnementales et sanitaires, les taxes, les subventions, les embargos commerciaux et les conflits géopolitiques peuvent également créer des contraintes importantes et des incertitudes pour les producteurs. Les aléas climatiques, tels que les sécheresses, les inondations, et les tempêtes, représentent une menace croissante pour les récoltes et les élevages, avec des conséquences désastreuses sur les revenus agricoles. L'évolution des modes de consommation, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur agricole, et les mouvements sociaux peuvent également avoir des conséquences significatives sur leur activité. Enfin, les perturbations des chaînes d'approvisionnement dues à la digitalisation et les cyberattaques représentent des risques émergents à prendre en compte, notamment pour les entreprises agricoles qui utilisent de plus en plus de technologies connectées.
- Facteurs économiques : Inflation, récession, fluctuations des taux de change affectant le commerce agricole.
- Facteurs politiques : Réglementations environnementales, taxes agricoles, subventions, embargos commerciaux.
- Facteurs environnementaux : Changement climatique (sécheresses, inondations), maladies des cultures, pollution des sols.
- Facteurs sociaux : Évolution des modes de consommation, pénurie de main-d'œuvre agricole.
- Facteurs technologiques : Perturbations des chaînes d'approvisionnement digitalisées, cyberattaques visant les entreprises agricoles.
Conséquences pour les producteurs agricoles
Les désagréments vécus par les producteurs agricoles peuvent avoir des conséquences lourdes sur leur situation économique et personnelle, allant jusqu'à compromettre la viabilité de leurs exploitations. La baisse des revenus et des marges, due à la conjonction de ces différents facteurs, peut entraîner un endettement croissant et, dans les cas les plus graves, des faillites d'exploitations agricoles. Le stress et l'épuisement professionnel sont des problèmes fréquents chez les producteurs agricoles, en raison des pressions financières, des contraintes de temps, des incertitudes liées aux aléas climatiques, et de la complexité croissante des réglementations. La perte d'attractivité des métiers de la production agricole, notamment chez les jeunes générations, constitue un enjeu majeur pour l'avenir du secteur. Enfin, la dépendance accrue des subventions et des aides publiques peut fragiliser la viabilité des exploitations à long terme et limiter leur autonomie.
- Baisse des revenus et des marges, mettant en péril la rentabilité des exploitations agricoles.
- Endettement croissant et faillites d'exploitations agricoles, en particulier les plus petites.
- Stress et épuisement professionnel chez les producteurs agricoles, affectant leur santé et leur bien-être.
- Perte d'attractivité des métiers de la production agricole, avec un manque de relève générationnelle.
- Dépendance accrue des subventions et des aides publiques, limitant l'autonomie des exploitations.
Désagréments vécus par les consommateurs
Les consommateurs sont également confrontés à des désagréments croissants, liés à l'évolution du système de production et de distribution alimentaire, et qui impactent leur pouvoir d'achat et leur bien-être. La hausse des prix des produits alimentaires, la baisse de la qualité nutritionnelle des aliments transformés, les pénuries ponctuelles de certains produits de base, et la désinformation sur l'origine et la composition des aliments sont autant de problèmes qui affectent leur pouvoir d'achat, leur bien-être, et leur confiance dans les marques et les entreprises agroalimentaires.
Causes des désagréments pour les consommateurs
Plusieurs facteurs contribuent aux désagréments vécus par les consommateurs. L'augmentation des coûts de production agricole, due à la hausse des prix des matières premières, de l'énergie, et du transport, se répercute inévitablement sur les prix de vente au détail des produits alimentaires. Les pénuries ponctuelles de certains produits de base, liées à des problèmes de production agricole, de logistique, ou à des crises géopolitiques, peuvent entraîner des ruptures de stock et une hausse des prix, comme cela a été le cas récemment avec la moutarde. Le pouvoir de marché des grandes enseignes de distribution alimentaire leur permet d'imposer des marges élevées, au détriment des producteurs agricoles et des consommateurs. La spéculation sur les matières premières agricoles et les produits alimentaires peut également amplifier les fluctuations des prix, rendant les produits de base moins accessibles. Enfin, la consommation excessive, le gaspillage alimentaire, et le manque d'information des consommateurs contribuent à une mauvaise allocation des ressources et à une augmentation des prix des aliments.
Conséquences pour les consommateurs
Les désagréments vécus par les consommateurs ont des conséquences importantes sur leur vie quotidienne, en particulier pour les ménages les plus modestes. La baisse du pouvoir d'achat et les difficultés financières peuvent contraindre les ménages à réduire leurs dépenses alimentaires, à se tourner vers des produits de moindre qualité nutritionnelle, ou à renoncer à certains biens et services essentiels. La difficulté d'accès à des produits de qualité, à des prix abordables, peut entraîner une détérioration de la qualité de vie et une frustration croissante chez les consommateurs. La méfiance accrue envers les marques et les entreprises agroalimentaires, due à la désinformation, aux scandales alimentaires, et aux pratiques de marketing trompeuses, peut affecter la confiance des consommateurs dans le système économique. Enfin, l'impact négatif sur la santé, lié à la consommation de produits de moindre qualité et moins nutritifs, ou à la présence de contaminants dans les aliments, représente un enjeu majeur de santé publique.
- Baisse du pouvoir d'achat des ménages, les contraignant à réduire leurs dépenses alimentaires.
- Difficulté d'accès à des produits alimentaires de qualité et nutritifs à des prix abordables.
- Frustration et mécontentement des consommateurs face à la hausse des prix et à la baisse de la qualité.
En 2023, l'inflation alimentaire en France a atteint 7,1%, impactant directement le budget des ménages, en particulier les plus modestes. Le prix de l'huile d'olive a augmenté de 20% en moyenne, tandis que le prix des pâtes a connu une hausse de 15%, rendant ces produits de base moins accessibles. Ces augmentations ont contraint 45% des Français à réduire leurs dépenses alimentaires, selon une étude récente. De plus, 12% de la population française vit sous le seuil de pauvreté, ce qui rend encore plus difficile l'accès à une alimentation saine et abordable. Le taux de gaspillage alimentaire en France est estimé à 10 millions de tonnes par an, ce qui représente un coût de 16 milliards d'euros pour les ménages et les entreprises agroalimentaires. Seulement 3% des terres agricoles françaises sont cultivées en agriculture biologique, malgré une demande croissante des consommateurs pour ces produits plus respectueux de l'environnement et de la santé.
Stratégies de réaction pour les producteurs agricoles : s'adapter et innover face aux désagréments
Face à ces défis croissants, les producteurs agricoles doivent adopter des stratégies proactives pour s'adapter et innover, afin de minimiser les désagréments et de garantir la pérennité de leurs exploitations. L'optimisation de la production agricole, le renforcement de la chaîne de valeur agricole, l'adaptation aux marchés en constante évolution, et l'innovation dans les pratiques agricoles sont autant de leviers d'action à leur disposition pour améliorer leur résilience, leur compétitivité, et leur capacité à répondre aux attentes des consommateurs.
Optimisation de la production agricole : améliorer l'efficacité et la durabilité
L'optimisation de la production agricole passe par l'amélioration de l'efficacité des pratiques agricoles, la diversification des cultures et des productions, et l'adoption de pratiques agricoles durables, respectueuses de l'environnement et de la santé. L'utilisation de technologies plus performantes, telles que l'agriculture de précision et les outils numériques, l'automatisation de certaines tâches, la réduction du gaspillage des ressources (eau, énergie, engrais), et la gestion optimisée des intrants permettent de réduire les coûts de production agricole et d'améliorer la rentabilité des exploitations. La diversification des cultures et des productions réduit la dépendance à une seule source de revenus et permet de s'adapter aux changements climatiques et aux nouvelles demandes des consommateurs, notamment pour des produits diversifiés et de qualité. L'agriculture régénératrice, qui vise à améliorer la santé des sols et à réduire la dépendance aux engrais et pesticides de synthèse, contribue à une production plus durable et respectueuse de l'environnement, tout en améliorant la résilience des exploitations agricoles face aux aléas climatiques.
- Amélioration de l'efficacité des pratiques agricoles grâce à l'agriculture de précision et aux outils numériques.
- Diversification des cultures et des productions pour réduire la dépendance à une seule source de revenus.
- Adoption de l'agriculture régénératrice pour améliorer la santé des sols et réduire l'utilisation d'intrants de synthèse.
Renforcement de la chaîne de valeur agricole : créer des liens directs entre producteurs et consommateurs
Le renforcement de la chaîne de valeur agricole passe par la création de coopératives et de groupements de producteurs agricoles, le développement de la vente directe et des circuits courts, et la transformation des produits agricoles à la ferme. Les coopératives et les groupements de producteurs permettent de mutualiser les moyens, d'améliorer le pouvoir de négociation face aux grandes entreprises agroalimentaires et aux distributeurs, et d'accéder à des marchés plus importants, tant au niveau national qu'international. La vente directe et les circuits courts rapprochent les producteurs agricoles et les consommateurs, permettent de dégager des marges plus importantes en supprimant les intermédiaires, et d'améliorer la connaissance des attentes des consommateurs, favorisant ainsi une production plus adaptée à la demande locale. La transformation des produits agricoles à la ferme permet de créer de la valeur ajoutée, de diversifier les sources de revenus, et de répondre à la demande croissante des consommateurs pour des produits artisanaux et authentiques.
Adaptation aux marchés : anticiper les tendances et répondre aux attentes des consommateurs
L'adaptation aux marchés agricoles nécessite une veille économique et concurrentielle constante, une stratégie de marketing et de communication efficace, la certification et la labellisation des produits agricoles, et le développement du commerce en ligne. La veille économique et concurrentielle permet d'anticiper les évolutions du marché, d'identifier les opportunités, et de s'adapter aux nouvelles tendances de consommation. Une stratégie de marketing et de communication efficace permet de mettre en valeur la qualité et l'origine des produits agricoles, de fidéliser les clients, et de développer une image de marque positive. La certification et la labellisation des produits agricoles (agriculture biologique, commerce équitable, labels régionaux) garantissent la qualité et l'authenticité des produits, et répondent aux attentes des consommateurs pour des produits respectueux de l'environnement et de la santé. Le développement du commerce en ligne permet d'accéder à de nouveaux marchés, de toucher une clientèle plus large, et de réduire les coûts de distribution.
Innovation dans les pratiques agricoles : adopter les nouvelles technologies et diversifier les services
L'innovation est un moteur essentiel de la compétitivité et de la durabilité des exploitations agricoles. Le développement de nouveaux produits agricoles, l'adoption de nouvelles technologies, et la diversification des services associés à l'activité agricole permettent de répondre aux besoins émergents des consommateurs et de créer de nouvelles sources de revenus. Le développement de produits végétaux (substituts à la viande), de produits végétariens, végan, sans gluten, etc., répond à une demande croissante des consommateurs pour des alternatives alimentaires plus saines et plus respectueuses de l'environnement. L'agriculture de précision, l'intelligence artificielle, et la blockchain permettent d'optimiser la production, d'améliorer la traçabilité des produits agricoles, et de réduire les coûts. L'agrotourisme, les ateliers culinaires à la ferme, et la vente d'expériences permettent de diversifier les revenus de l'exploitation agricole et de créer un lien direct avec les consommateurs, en leur faisant découvrir les réalités du monde agricole.
Une idée originale consisterait à créer des plateformes collaboratives de financement participatif dédiées aux projets d'adaptation des producteurs agricoles, favorisant l'investissement local et le lien avec les consommateurs. Ces plateformes pourraient permettre aux producteurs agricoles de financer des projets d'innovation, de diversification, ou d'amélioration de la durabilité de leur exploitation, tout en impliquant les consommateurs dans leur développement et en leur offrant une visibilité sur les projets financés.
Stratégies de réaction pour les consommateurs : consommer de manière responsable et informée pour lutter contre les désagréments
Les consommateurs ont également un rôle important à jouer pour atténuer les désagréments liés à la production et à la consommation agricole. En adoptant des comportements plus responsables et en s'informant sur les enjeux de la production agricole, ils peuvent contribuer à un système plus équitable et durable, et minimiser les impacts négatifs sur leur pouvoir d'achat et leur santé.
Consommation responsable : privilégier les produits locaux, de saison, et durables
La consommation responsable passe par la réduction de la consommation, la préférence pour les produits locaux et de saison, le choix de produits durables et écologiques, et la lutte contre le gaspillage alimentaire. Acheter moins, mieux, et seulement ce dont on a besoin permet de réduire la pression sur les ressources naturelles et de limiter l'impact environnemental de la production agricole. Privilégier les produits locaux et de saison soutient les producteurs agricoles locaux, réduit l'empreinte carbone liée au transport des aliments, et permet de consommer des produits plus frais, plus savoureux, et de meilleure qualité nutritionnelle. Choisir des produits durables et écologiques tient compte de l'impact environnemental des produits agricoles, privilégie les emballages recyclables ou compostables, et encourage la réparation plutôt que le remplacement. Lutter contre le gaspillage alimentaire en planifiant ses repas, en conservant correctement les aliments, et en cuisinant les restes.
Information et éducation : connaître l'origine des aliments et les pratiques des entreprises agricoles
L'information et l'éducation sont essentielles pour permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés et de soutenir une agriculture plus responsable. Lire attentivement les étiquettes des produits alimentaires, se renseigner sur les pratiques des entreprises agricoles, suivre l'actualité sur les enjeux agricoles et alimentaires, et participer à des ateliers d'éducation à la consommation permettent de mieux comprendre les enjeux de la production agricole et de la consommation. Lire les étiquettes permet de connaître la composition des produits alimentaires, leur origine géographique, les additifs utilisés, et de décrypter les allégations marketing souvent trompeuses. Se renseigner sur les pratiques des entreprises agricoles permet de privilégier les entreprises engagées en faveur du développement durable, du commerce équitable, du bien-être animal, et du respect des droits des travailleurs. Suivre l'actualité permet d'être informé des enjeux liés à la consommation, des alertes sanitaires, et des scandales alimentaires. Participer à des ateliers d'éducation à la consommation permet de mieux comprendre les enjeux de la production agricole et de la consommation, et d'acquérir des compétences pour une consommation plus responsable.
Actions collectives : soutenir les associations de consommateurs et les initiatives citoyennes
Les actions collectives permettent aux consommateurs de faire entendre leur voix et d'influencer les pratiques des entreprises agricoles et des pouvoirs publics. Soutenir activement les associations de consommateurs, boycotter les produits et les entreprises agricoles irresponsables, et participer à des initiatives citoyennes sont autant de moyens de faire pression pour un système agricole et alimentaire plus équitable et durable. Soutenir les associations de consommateurs permet de participer à des actions de lobbying auprès des pouvoirs publics et à des campagnes de sensibilisation du grand public. Boycotter les produits et les entreprises agricoles irresponsables envoie un signal fort aux entreprises et encourage des pratiques plus éthiques. Participer activement à des initiatives citoyennes, telles que les Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne (AMAP), les groupements d'achat solidaires, et les jardins partagés, permet de créer des alternatives locales et durables au système agricole et alimentaire dominant.
Modification des habitudes de consommation : cuisiner plus souvent et réapprendre à faire soi-même
Modifier ses habitudes de consommation peut avoir un impact significatif sur les désagréments liés à la production et à la consommation agricole. Cuisiner plus souvent à partir de produits frais et bruts, se faire plaisir autrement qu'en consommant des produits industriels, et réapprendre à faire soi-même (confitures, yaourts, produits d'entretien, etc.) sont autant de moyens de réduire sa dépendance au système industriel et de favoriser une consommation plus responsable et plus respectueuse de l'environnement. Cuisiner plus souvent permet de contrôler les ingrédients utilisés, de réduire les coûts, et de limiter le gaspillage alimentaire. Se faire plaisir autrement qu'en consommant privilégie les activités culturelles, sportives, les rencontres sociales, et les moments de partage. Réapprendre à faire soi-même permet de fabriquer ses propres produits de nettoyage, de cosmétique, de réparer ses appareils électroménagers, etc., réduisant ainsi sa dépendance aux produits industriels et limitant les déchets.
Une idée originale consisterait à développer des applications mobiles qui permettent aux consommateurs de scanner les produits alimentaires et d'obtenir des informations complètes sur leur origine géographique, leur impact environnemental et social, la présence d'additifs controversés, et les alternatives existantes plus durables. Ces applications pourraient également permettre aux consommateurs de signaler les produits non conformes ou les pratiques abusives des entreprises agroalimentaires.
Rôle des pouvoirs publics et des institutions : réguler le marché agricole et soutenir une production durable et équitable
Les pouvoirs publics et les institutions ont un rôle essentiel à jouer pour réguler le marché agricole, soutenir une production agricole durable et équitable, et protéger les consommateurs contre les désagréments liés à la production et à la consommation. La réglementation et le contrôle des pratiques agricoles et commerciales, le soutien financier et technique aux producteurs agricoles, l'éducation et la sensibilisation des consommateurs, et la coopération internationale sont autant de leviers d'action à leur disposition pour favoriser un système agricole et alimentaire plus équitable et durable.
Réglementation et contrôle : renforcer la protection des consommateurs et soutenir une production durable
La réglementation et le contrôle des pratiques agricoles et commerciales permettent de renforcer la protection des consommateurs, de soutenir une production agricole durable, et de lutter contre la spéculation et les marges excessives. Renforcer la protection des consommateurs passe par la lutte contre la tromperie, les pratiques commerciales abusives, et la mise sur le marché de produits agricoles et alimentaires dangereux pour la santé. Soutenir une production agricole durable encourage l'agriculture biologique, le commerce équitable, les circuits courts, et les pratiques agricoles respectueuses de l'environnement. Lutter contre la spéculation et les marges excessives encadre les pratiques des distributeurs et des entreprises agroalimentaires, et favorise la transparence des prix.
Soutien financier et technique : aider les producteurs à s'adapter aux changements et à innover
Le soutien financier et technique aux producteurs agricoles permet de les aider à s'adapter aux changements climatiques, aux évolutions du marché, et aux nouvelles réglementations, de financer la recherche et l'innovation agricole, et de soutenir les initiatives citoyennes. Aider les producteurs agricoles à s'adapter aux changements climatiques passe par des subventions, des prêts à taux bonifiés, et un accompagnement technique pour mettre en place des pratiques agricoles plus résilientes et moins vulnérables aux aléas climatiques. Financer la recherche et l'innovation agricole permet de développer des technologies et des pratiques agricoles plus durables, plus performantes, et plus respectueuses de l'environnement. Soutenir activement les initiatives citoyennes, telles que les AMAP, les groupements d'achat solidaires, et les jardins partagés.
Éducation et sensibilisation : former les citoyens à une consommation responsable
L'éducation et la sensibilisation des consommateurs sont essentielles pour former les citoyens à une consommation plus responsable et à soutenir une agriculture plus durable. Intégrer l'éducation à la consommation responsable dans les programmes scolaires, organiser des campagnes de sensibilisation sur les enjeux de la production agricole et de la consommation alimentaire, et soutenir les initiatives associatives qui promeuvent une consommation plus responsable.
Coopération internationale : lutter contre la concurrence déloyale et promouvoir des normes environnementales et sociales communes
La coopération internationale est indispensable pour lutter contre la concurrence déloyale et le dumping sur les marchés agricoles, pour promouvoir des normes environnementales et sociales communes au niveau international, et pour faciliter l'accès aux marchés pour les producteurs agricoles des pays en développement. Lutter contre la concurrence déloyale et le dumping favorise des règles du jeu équitables pour tous les producteurs agricoles, quel que soit leur pays d'origine. Promouvoir des normes environnementales et sociales communes garantit un niveau de protection élevé pour l'environnement et les travailleurs agricoles. Faciliter l'accès aux marchés pour les producteurs agricoles des pays en développement contribue à un commerce plus équitable et au développement économique de ces pays.
Mettre en place un observatoire national des désagréments aux producteurs agricoles et aux consommateurs, chargé de collecter des données, d'analyser les tendances, et de formuler des recommandations aux pouvoirs publics pourrait être une approche pertinente. Cet observatoire pourrait également jouer un rôle d'alerte et de sensibilisation sur les enjeux liés à la production agricole et à la consommation, et contribuer à améliorer la transparence des marchés agricoles et alimentaires.
En 2020, les subventions agricoles de l'Union Européenne s'élevaient à 50 milliards d'euros, dont une part significative était destinée à soutenir des pratiques agricoles non durables, ce qui soulève des questions sur l'efficacité de ces aides. En 2022, le budget alloué à la lutte contre la fraude alimentaire en France était de 25 millions d'euros, ce qui est jugé insuffisant par de nombreuses associations de consommateurs et experts du secteur. L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a recensé 300 litiges commerciaux liés à l'agriculture entre 1995 et 2020, ce qui témoigne des tensions existantes dans le commerce international des produits agricoles et alimentaires. Seulement 3% des terres agricoles françaises sont cultivées en agriculture biologique, malgré une demande croissante des consommateurs pour ces produits plus respectueux de l'environnement. Le gaspillage alimentaire représente environ 20% de la production alimentaire mondiale, ce qui engendre des pertes économiques considérables et un impact environnemental négatif. L'agriculture est responsable d'environ 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui souligne la nécessité de transformer les pratiques agricoles pour lutter contre le changement climatique.