Chaque année, les infestations de nuisibles, qu'il s'agisse de rongeurs, d'insectes ou de volatiles, entraînent des pertes économiques considérables, estimées à plus de 9 milliards d'euros en Europe. Ces infestations ne se limitent pas aux dégâts matériels, comme le rongement de câbles ou la contamination des stocks; elles représentent une menace sérieuse pour la santé publique, en propageant des maladies graves comme la salmonellose, la leptospirose ou la maladie de Lyme, et en contaminant les aliments avec des bactéries et des allergènes. La présence de nuisibles, même en faible quantité, peut nuire gravement à l'image d'une entreprise, en particulier dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, où la réputation est primordiale et où un seul incident peut avoir des conséquences désastreuses sur la fidélisation de la clientèle. Il est donc crucial d'adopter une approche proactive et rigoureuse pour la gestion des nuisibles, en mettant en place des stratégies de prévention, de détection et d'éradication efficaces, afin de garantir la sécurité, la salubrité et le bien-être de tous.
Un nuisible est un organisme vivant (insecte, rongeur, volatile, etc.) dont la présence est jugée indésirable et nuisible, que ce soit en raison des dommages qu'il cause aux biens et aux infrastructures, des risques sanitaires qu'il présente pour la santé humaine et animale, ou des nuisances qu'il engendre en termes de bruit, d'odeurs et d'aspect visuel. La notion de "nuisible" est relative et dépend du contexte; une abeille, par exemple, est essentielle à la pollinisation des cultures à l'extérieur, mais elle devient un nuisible si elle établit un nid dans un restaurant ou une habitation, présentant un risque de piqûre pour les clients et les occupants. La classification d'un organisme comme nuisible est donc basée sur son impact négatif sur l'environnement humain, les activités économiques et la santé publique. Comprendre cette distinction est essentiel pour mettre en place des stratégies de gestion adaptées et ciblées, en tenant compte des spécificités de chaque espèce et de son environnement.
Comprendre l'ennemi : identification et biologie des principaux nuisibles pour une lutte efficace
Pour mener une lutte efficace contre les nuisibles et mettre en place une stratégie de gestion des nuisibles performante, il est impératif de bien les connaître. L'identification précise de l'espèce, qu'il s'agisse de rats, de souris, de cafards, de punaises de lit ou de pigeons, et la compréhension de son comportement, de son cycle de vie et de ses besoins sont les premières étapes pour mettre en place des mesures de prévention et de contrôle adaptées et ciblées. Ignorer ces aspects fondamentaux peut conduire à l'échec des interventions, à une résistance aux produits utilisés et à une aggravation de la situation. Une approche méthodique, basée sur l'observation, l'analyse et la connaissance des nuisibles, est donc essentielle pour garantir des résultats durables et sécurisés, en minimisant l'impact sur l'environnement et la santé humaine.
Focus sur les principaux nuisibles et leurs caractéristiques
Rongeurs (rats, souris) : risques sanitaires et dommages matériels
Les rongeurs, tels que les rats bruns (Rattus norvegicus) et les souris domestiques (Mus musculus), sont des nuisibles particulièrement préoccupants en raison des risques sanitaires qu'ils présentent et des dommages matériels qu'ils causent. Ils peuvent transmettre des maladies graves comme la leptospirose et la salmonellose, en contaminant les aliments et les surfaces avec leurs excréments et leur urine. De plus, ils causent d'importants dommages matériels en rongeant les câbles électriques, les tuyaux, les isolants et les structures des bâtiments, ce qui peut entraîner des courts-circuits, des fuites d'eau, des pertes d'énergie et des affaiblissements structurels. Les signes d'infestation incluent la présence d'excréments (environ 15-20 crottes par jour pour un rat), des traces de graisse le long des murs, des bruits de grattement dans les murs et les plafonds, une forte odeur d'ammoniaque, ainsi que des emballages alimentaires rongés.
Insectes (cafards, blattes, punaises de lit, fourmis, moustiques, mouches) : vecteurs de maladies et sources d'allergies
Les insectes nuisibles, tels que les cafards (blattes germaniques, blattes américaines), les blattes, les punaises de lit (Cimex lectularius), les fourmis, les moustiques et les mouches, sont une source de désagréments, d'irritations et de risques sanitaires. Les cafards et les blattes peuvent contaminer les aliments avec des bactéries, des parasites et des allergènes, provoquant des problèmes de santé tels que des allergies, de l'asthme et des infections gastro-intestinales. Les punaises de lit se nourrissent de sang humain pendant la nuit, causant des démangeaisons, des irritations cutanées, des réactions allergiques et des troubles du sommeil. Les moustiques et les mouches peuvent transmettre des maladies infectieuses, telles que le paludisme, la dengue, le chikungunya, la fièvre jaune et la typhoïde. L'identification de l'espèce est cruciale, car chaque insecte possède un comportement, un cycle de vie et des besoins spécifiques, ce qui nécessite des stratégies de lutte adaptées.
Volatiles (pigeons, goélands) : dégradation des bâtiments et risques sanitaires
Les volatiles, en particulier les pigeons (Columba livia) et les goélands, peuvent causer des problèmes importants dans les zones urbaines, notamment au niveau de la dégradation des bâtiments et des risques sanitaires. Leurs fientes sont corrosives et peuvent endommager les bâtiments, les monuments, les toitures, les façades, les voitures et les équipements urbains. Elles peuvent également obstruer les gouttières et les canalisations, entraînant des problèmes d'infiltration d'eau, de dégâts des eaux et de prolifération de moisissures. De plus, les fientes de volatiles peuvent contenir des agents pathogènes responsables de maladies respiratoires, d'infections fongiques (cryptococcose, histoplasmose) et d'allergies. Les nuisances sonores causées par les volatiles, notamment les roucoulements des pigeons et les cris des goélands, peuvent également être une source de stress, de troubles du sommeil et de dévalorisation des biens immobiliers.
Autres (termites, guêpes, araignées) : dommages structurels et risques de piqûres
Outre les nuisibles mentionnés précédemment, d'autres espèces peuvent poser des problèmes spécifiques selon la région géographique et le type de bâtiment. Les termites, par exemple, se nourrissent de bois et peuvent causer des dommages considérables aux structures en bois des maisons, des bâtiments agricoles et des monuments historiques, entraînant des coûts de réparation élevés. Les guêpes peuvent piquer et provoquer des réactions allergiques graves chez certaines personnes, en particulier celles qui sont allergiques au venin. Certaines espèces d'araignées sont venimeuses et peuvent infliger des morsures douloureuses, nécessitant une consultation médicale. Il est important de connaître les nuisibles les plus courants dans sa région et de prendre des mesures préventives pour éviter leur prolifération et minimiser les risques.
Biologie & comportement : clés pour une gestion ciblée des nuisibles
Comprendre le cycle de vie, les habitudes alimentaires, le mode de reproduction et les facteurs d'attraction des nuisibles est essentiel pour mettre en place des stratégies de gestion efficaces et durables. Par exemple, les blattes sont attirées par l'humidité, la chaleur et les déchets alimentaires, tandis que les rats ont besoin d'eau, de nourriture et d'abris pour se reproduire et se développer. En ciblant les besoins spécifiques de chaque espèce, il est possible de réduire leur population, de perturber leur cycle de reproduction et de prévenir de nouvelles infestations. Une connaissance approfondie de la biologie des nuisibles permet d'optimiser les interventions, de minimiser l'utilisation de produits chimiques et de mettre en place des mesures de prévention adaptées à chaque situation.
- Le cycle de vie d'un rat brun (Rattus norvegicus) est d'environ 12 mois, et une femelle peut avoir jusqu'à 6 portées par an, avec une moyenne de 8 petits par portée, ce qui explique leur capacité de prolifération rapide.
- Une blatte germanique (Blattella germanica) peut pondre une oothèque contenant jusqu'à 40 œufs, et le cycle de vie complet est d'environ 100 jours, ce qui leur permet de se reproduire rapidement et de coloniser de nouveaux environnements.
- Un nid de guêpes peut abriter jusqu'à 5 000 individus, et la reine peut pondre plusieurs centaines d'œufs par jour, ce qui rend leur éradication difficile et nécessite souvent l'intervention de professionnels.
Prévention : la clé d'une gestion durable et sécurisée des infestations de nuisibles
La prévention est sans conteste la méthode la plus efficace, la plus économique, la plus respectueuse de l'environnement et la plus durable pour contrôler les populations de nuisibles et minimiser les risques d'infestation. En agissant en amont, il est possible de réduire considérablement le risque d'infestation, d'éviter les coûts et les désagréments liés à une intervention curative, et de protéger la santé humaine, la sécurité des biens et la qualité de l'environnement. Une approche préventive proactive, basée sur l'hygiène, l'entretien, la surveillance et l'information, permet de maintenir un environnement sain et sûr, tant au niveau domestique que professionnel.
L'importance cruciale de la prévention des nuisibles
Investir dans la prévention des nuisibles est un choix judicieux et rentable, car cela permet d'éviter des problèmes plus importants, plus coûteux et plus difficiles à résoudre à l'avenir. Les mesures préventives sont souvent simples à mettre en œuvre, ne nécessitent pas de compétences techniques particulières et peuvent être intégrées facilement dans les routines quotidiennes. Elles consistent principalement à éliminer les facteurs qui attirent et favorisent la prolifération des nuisibles, tels que les sources de nourriture, d'eau, d'abri et de chaleur. Une approche préventive contribue également à réduire l'utilisation de produits chimiques, ce qui est bénéfique pour la santé humaine, la protection de l'environnement et la préservation de la biodiversité.
Mesures préventives générales pour une protection optimale
Hygiène irréprochable : la base d'une prévention efficace
Une hygiène irréprochable est la base de toute stratégie de prévention des nuisibles. Cela implique un nettoyage régulier des locaux, une gestion rigoureuse des déchets, l'élimination des sources de nourriture et d'eau stagnante, et la désinfection des surfaces. Les surfaces doivent être nettoyées et désinfectées régulièrement, en particulier dans les zones de préparation et de stockage des aliments, avec des produits adaptés et respectueux de l'environnement. Les poubelles doivent être hermétiques, nettoyées régulièrement et vidées fréquemment pour éviter d'attirer les nuisibles et de favoriser leur prolifération. Il est également important de réparer rapidement les fuites d'eau, d'éliminer les zones d'humidité, de ventiler les locaux et d'éviter l'accumulation de débris et de déchets.
Entretien rigoureux des bâtiments : barrière contre les intrusions
L'entretien régulier des bâtiments est essentiel pour prévenir l'intrusion des nuisibles et les empêcher de trouver des refuges et des sources de nourriture à l'intérieur des locaux. Les fissures et les trous dans les murs, les planchers, les fondations, les toitures et les canalisations doivent être réparés rapidement avec des matériaux résistants et adaptés. Les fenêtres et les portes doivent être étanches, bien ajustées et équipées de grilles de protection, de joints d'étanchéité et de bas de porte pour empêcher les insectes, les rongeurs et les volatiles d'entrer. Les canalisations et les égouts doivent être entretenus, nettoyés et vérifiés régulièrement pour éviter les obstructions, les fuites et les mauvaises odeurs. Un bâtiment bien entretenu, étanche et propre est moins susceptible d'abriter des nuisibles.
Stockage adéquat des aliments : éliminer les sources de nourriture
Le stockage adéquat des aliments est crucial pour éviter d'attirer les nuisibles et de leur fournir une source de nourriture facilement accessible. Les aliments doivent être conservés dans des contenants hermétiques, tels que des boîtes en plastique, des bocaux en verre ou des sacs de conservation, pour les protéger des insectes, des rongeurs et des moisissures. Les aliments périssables doivent être réfrigérés ou congelés rapidement après leur achat ou leur préparation, et consommés avant leur date de péremption. Il est également important de respecter les dates de péremption, de faire tourner les stocks et de nettoyer régulièrement les zones de stockage des aliments pour éviter le gaspillage, la prolifération des bactéries et l'attraction des nuisibles. Les aliments pour animaux doivent également être stockés dans des contenants hermétiques et nettoyés régulièrement.
Gestion de l'humidité : contrôler l'environnement des nuisibles
La gestion de l'humidité est un aspect souvent négligé de la prévention des nuisibles, mais elle est pourtant essentielle pour contrôler leur environnement et limiter leur prolifération. De nombreux nuisibles, tels que les blattes, les punaises de lit, les poissons d'argent et les moisissures, sont attirés par l'humidité et ont besoin d'un environnement humide pour survivre et se reproduire. Il est donc important de contrôler les fuites d'eau, de réparer les infiltrations, d'assurer une ventilation adéquate des locaux, d'utiliser des déshumidificateurs dans les zones particulièrement humides, de sécher rapidement les surfaces mouillées et d'éviter l'accumulation d'eau stagnante. Une bonne gestion de l'humidité contribue à créer un environnement moins favorable aux nuisibles et à prévenir leur infestation.
Mesures préventives spécifiques : cibler les risques spécifiques
- Pour prévenir les infestations de rongeurs, il est recommandé de stocker les aliments surélevés, à au moins 30 cm du sol, d'installer des pièges mécaniques de surveillance pour détecter rapidement leur présence, et de sceller les ouvertures et les fissures de plus de 6 mm de diamètre.
- Pour prévenir les infestations d'insectes, il est conseillé d'utiliser des moustiquaires aux fenêtres et aux portes, d'éliminer les eaux stagnantes (flaques, vases, gouttières obstruées), de nettoyer régulièrement les canalisations avec des produits spécifiques, et d'utiliser des insecticides naturels ou des répulsifs à base d'huiles essentielles.
- Pour prévenir les problèmes liés aux volatiles, il est recommandé d'installer des pics anti-pigeons sur les rebords de fenêtres et les corniches, d'utiliser des filets de protection pour empêcher l'accès aux bâtiments, d'éloigner les sources de nourriture (déchets, graines, eau), et de ne pas nourrir les oiseaux.
Interventions : agir en toute sécurité et efficacement en cas d'infestation avérée
Lorsque la prévention n'a pas suffi à empêcher une infestation de nuisibles, il est important d'intervenir rapidement et efficacement pour limiter les dégâts, minimiser les risques sanitaires et éviter la propagation de l'infestation. Cependant, il est crucial d'agir en toute sécurité, en privilégiant les méthodes les plus respectueuses de l'environnement, en respectant scrupuleusement les consignes d'utilisation des produits, et en protégeant la santé humaine et animale. Un diagnostic initial précis, réalisé par un professionnel qualifié, est indispensable pour choisir la méthode d'intervention la plus appropriée, en fonction de l'espèce de nuisible, de l'ampleur de l'infestation et des caractéristiques du lieu.
Diagnostic initial : la base d'une intervention réussie
Avant de mettre en œuvre une quelconque intervention de lutte contre les nuisibles, il est essentiel de procéder à un diagnostic initial précis et approfondi. Cela consiste à identifier le type de nuisible en cause, à évaluer l'ampleur de l'infestation (nombre d'individus, zones touchées, signes d'activité), à déterminer les facteurs qui ont favorisé sa prolifération (sources de nourriture, d'eau, d'abri, accès aux locaux), et à évaluer les risques potentiels pour la santé humaine et l'environnement. Dans certains cas, il peut être nécessaire de faire appel à un professionnel certifié, tel qu'un applicateur hygiéniste ou un entomologiste, pour réaliser ce diagnostic. Un diagnostic précis permet de choisir la méthode d'intervention la plus adaptée, d'estimer les coûts, de planifier les actions et d'éviter d'utiliser des produits inutiles, inefficaces ou dangereux.
Solutions écologiques et respectueuses de l'environnement : privilégier les alternatives durables
Pièges mécaniques : une solution simple et écologique
Les pièges mécaniques, tels que les tapettes, les pièges à ressort, les pièges à glu, les pièges à capture vivante et les pièges à phéromones, sont une solution écologique, respectueuse de l'environnement et souvent efficace pour lutter contre les rongeurs et les insectes, sans utiliser de produits chimiques. Ils permettent de capturer les nuisibles, de les tuer rapidement et sans souffrance, ou de les relâcher dans un environnement approprié, loin des habitations. Cependant, il est important de choisir des pièges adaptés à l'espèce ciblée, de les placer aux endroits stratégiques (zones de passage, sources de nourriture, nids), de les vérifier régulièrement, de les nettoyer et de les entretenir pour garantir leur efficacité et leur sécurité. Les nuisibles capturés doivent être éliminés de manière appropriée, en respectant les règles d'hygiène et de sécurité.
Répulsifs naturels : une approche douce et préventive
Les répulsifs naturels, tels que les huiles essentielles, les plantes répulsives, les ultrasons et les barrières physiques, peuvent être utilisés pour éloigner les nuisibles, sans les tuer ni les empoisonner. Certaines huiles essentielles, comme l'huile essentielle de menthe poivrée, l'huile essentielle de citronnelle, l'huile essentielle d'eucalyptus et l'huile essentielle de lavande, ont des propriétés répulsives pour les insectes et les rongeurs. Certaines plantes, comme la lavande, la menthe, le basilic et la citronnelle, peuvent également aider à éloigner les nuisibles lorsqu'elles sont plantées près des fenêtres, des portes ou dans les jardins. Les dispositifs à ultrasons émettent des sons à haute fréquence qui sont censés repousser les nuisibles, mais leur efficacité est variable et controversée. Les barrières physiques, telles que les grillages, les moustiquaires et les joints d'étanchéité, peuvent empêcher les nuisibles d'entrer dans les locaux. Cependant, l'efficacité de ces méthodes peut varier et il est important de les utiliser avec précaution, en complément d'autres mesures de prévention et de lutte.
Terre de diatomée : un insecticide naturel et abrasif
La terre de diatomée est un insecticide naturel, non toxique et respectueux de l'environnement, composé de fossiles d'algues microscopiques, appelées diatomées. Elle agit en déshydratant la cuticule des insectes, ce qui entraîne leur mort par dessèchement. La terre de diatomée peut être utilisée pour lutter contre les cafards, les punaises de lit, les fourmis, les puces, les acariens et d'autres insectes rampants. Cependant, il est important de l'utiliser avec précaution, car elle peut être irritante pour les voies respiratoires, les yeux et la peau. Il est recommandé de porter un masque, des gants et des lunettes lors de son application, d'éviter de l'inhaler ou de la mettre en contact avec les yeux, et de la tenir hors de portée des enfants et des animaux domestiques.
Nettoyage à la vapeur : une méthode efficace et hygiénique
Le nettoyage à la vapeur est une méthode efficace, hygiénique et respectueuse de l'environnement pour éliminer les punaises de lit, les acariens, les moisissures, les bactéries et autres micro-organismes qui se cachent dans les fissures, les recoins, les tissus d'ameublement et les tapis. La chaleur de la vapeur (environ 100°C) tue les insectes, les œufs, les larves et les micro-organismes. Le nettoyage à la vapeur peut également être utilisé pour désinfecter les surfaces, éliminer les allergènes, désodoriser les locaux et améliorer la qualité de l'air intérieur. Il est important d'utiliser un appareil à vapeur de qualité, avec une pression et une température suffisantes, et de suivre les instructions du fabricant pour éviter les accidents et garantir l'efficacité du traitement.
Solutions chimiques : utilisation raisonnée et encadrée pour minimiser les risques
L'utilisation de solutions chimiques pour lutter contre les nuisibles doit être envisagée en dernier recours, lorsque les méthodes écologiques n'ont pas suffi à résoudre le problème, ou lorsque l'infestation est trop importante pour être maîtrisée avec des méthodes douces. Il est crucial d'utiliser ces produits de manière raisonnée, encadrée et responsable, en respectant scrupuleusement les consignes d'utilisation, les doses recommandées, les précautions de sécurité et les délais d'attente, et en protégeant la santé humaine, la santé animale et l'environnement. Privilégier les produits homologués, certifiés, à faible toxicité et à spectre étroit, est une garantie de leur efficacité, de leur sécurité et de leur respect de l'environnement.
- Il est obligatoire de lire attentivement les étiquettes des produits chimiques avant de les utiliser, de porter l'équipement de protection approprié (gants, masque, lunettes, combinaison), d'aérer les locaux pendant et après l'application, et de respecter les délais d'attente avant de réintégrer les lieux.
- Il est recommandé d'éloigner les enfants, les animaux domestiques, les personnes âgées et les personnes sensibles pendant et après l'application de produits chimiques, de protéger les aliments et les surfaces sensibles, et d'éviter de contaminer les sources d'eau.
- Il existe des alternatives aux insecticides traditionnels, tels que les insecticides à faible impact environnemental (à base de pyréthrines naturelles ou de spinosad), les appâts spécifiques (gels insecticides pour cafards, pâtes rodenticides pour rats et souris), et les régulateurs de croissance des insectes (qui perturbent leur développement).
Faire appel à un professionnel : quand et pourquoi solliciter un expert en gestion des nuisibles?
Dans certains cas, il est préférable, voire indispensable, de faire appel à un professionnel qualifié et expérimenté de la lutte contre les nuisibles. Cela est particulièrement vrai en cas d'infestation importante, persistante ou récurrente, d'identification difficile du nuisible, d'utilisation de produits réglementés réservés aux professionnels, ou de présence de personnes vulnérables (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, personnes immunodéprimées). Un professionnel possède l'expertise, les connaissances, l'équipement, les produits et les méthodes nécessaires pour résoudre le problème de manière efficace, sécurisée et durable, en respectant les normes en vigueur et les bonnes pratiques du secteur. De plus, il peut proposer des contrats d'entretien, de suivi et de garantie de résultats, pour prévenir de nouvelles infestations et assurer la pérennité de la protection.
Législation et responsabilités : un cadre réglementaire pour une gestion responsable des nuisibles
La lutte contre les nuisibles est encadrée par une législation spécifique, qui définit les obligations des propriétaires, des locataires, des exploitants, des professionnels et des pouvoirs publics, afin de protéger la santé humaine, la santé animale, l'environnement et le patrimoine. Il est important de connaître cette législation pour agir en conformité avec la loi, éviter les sanctions, et contribuer à une gestion responsable et durable des nuisibles. Les responsabilités de chacun sont clairement définies et il est essentiel de les respecter pour garantir la sécurité de tous et la préservation de l'environnement.
Obligations légales : un cadre réglementaire précis et évolutif
La réglementation en matière de lutte contre les nuisibles peut varier selon le pays, la région, le département, la commune et le type d'établissement (habitation, commerce, industrie, collectivité). Il existe des lois, des décrets, des arrêtés ministériels, des arrêtés préfectoraux, des arrêtés municipaux, des règlements sanitaires départementaux et des normes sectorielles qui imposent des obligations spécifiques aux différents acteurs, notamment en matière de prévention, de surveillance, de déclaration, de traitement et d'élimination des nuisibles. Les professionnels de la lutte contre les nuisibles sont soumis à des obligations spécifiques, telles que la détention de certifications (Certibiocide en France), de formations, d'assurances, de matériels agréés, et le respect des normes en vigueur (norme EN 16636 pour les services de lutte antiparasitaire).
- En France, l'article L1311-1 du Code de la santé publique dispose que "les mesures de lutte contre les vecteurs de maladies transmissibles à l'homme sont mises en œuvre par les communes ou, à défaut, par l'État".
- Les propriétaires ont l'obligation de maintenir leur logement en bon état d'entretien et de réparation, ce qui inclut la lutte contre les nuisibles, et de prendre les mesures nécessaires pour éviter leur prolifération.
- Les locataires ont l'obligation d'informer leur propriétaire de la présence de nuisibles dans leur logement, de respecter les règles d'hygiène et d'entretien, et de prendre les mesures nécessaires pour prévenir leur prolifération (par exemple, en nettoyant régulièrement leur logement, en gérant correctement leurs déchets, et en signalant les fuites d'eau).
Assurances : une protection financière en cas de dommages
Certaines assurances peuvent couvrir les dommages causés par les nuisibles, tels que les dégâts matériels (dégradations des bâtiments, des installations, des stocks), les pertes de revenus (fermeture administrative, perte de clientèle), les frais de traitement (désinsectisation, dératisation), et les frais de décontamination (nettoyage, désinfection). Il est important de vérifier son contrat d'assurance pour connaître les garanties offertes, les exclusions éventuelles, les plafonds de remboursement et les franchises applicables. Dans certains cas, il peut être nécessaire de souscrire une assurance spécifique, telle qu'une assurance multirisque professionnelle, une assurance responsabilité civile, ou une assurance perte d'exploitation, pour se protéger contre les risques liés aux nuisibles.
- Près de 25000 habitations sont touchées par les termites en France chaque année, engendrant un coût moyen de réparation de 5000 euros par habitation, selon l'Agence Qualité Construction (AQC).
- Une infestation de rats dans un restaurant peut entraîner une fermeture administrative temporaire ou définitive, et une perte de chiffre d'affaires de 30 à 50 %, selon les syndicats professionnels de la restauration.
- Le coût moyen d'une intervention de désinsectisation contre les punaises de lit est de 300 à 600 euros par pièce, et peut atteindre plusieurs milliers d'euros pour une infestation importante ou récurrente, selon les entreprises spécialisées.
- Environ 20 % des incendies d'origine électrique sont causés par des rongeurs qui rongent les câbles, selon les assureurs.
- La leptospirose, une maladie transmise par les rongeurs, cause environ 600 cas par an en France, dont 10 % entraînent des complications graves, selon l'Institut Pasteur.